Il n’y a pas de péché sans culpabilité; pas de culpabilité sans honte; pas de honte sans peur; pas de peur sans servilité. Pas de vérité pour le poète si celle n’est trempée de sang. Apparaissant comme je suis, étant comme j’apparais, je me fiche de la façon dont les autres me considèrent, et leurs opinions sur moi ne modifient en rien ma connaissance et ma perception de moi-même. Je ne détourne jamais mes yeux. Je suis seul. Mes risques sont les miens; mes responsabilités m’appartiennent; mes échecs sont les miens; mes triomphes sont les miens; tout ce que je dis et écris m’appartient. Si je offense, cela ne signifie pas que je me trompe, ni que ceux qui sont offensés ont raison. Ceux qui sont offensés nient leur propre tentation. Ceux qui sont en colère craignent la révélation de leur propre manque de retenue.
Je ne serai pas tenu responsable, censuré, honteux par les mensonges que vivent les autres. Entre hypocrisie et vérité, il y a un bouc émissaire, une victime. L’hypocrisie est le mensonge que les autres vous racontent sur vous-même, vous incitant à faiblir. Intrépide, bien sûr, je n’ai aucun remords; Je ne peux pas tomber d’une faveur, d’une grâce, je n’ai jamais cherché ni revendiqué. Mon autodétermination, donc mon amour-propre, est incapable d’indignité. Il n’y a de déshonneur que dans la lâcheté. Il n’y a de dépravation que dans la gratification. Sûr de moi, je me suis tenu seul, debout le dernier, debout, toujours, malgré tout, contre l’intolérance, l’esprit de clocher, la persécution. Bien que n’étant pas un chercheur de réputation – applaudissez l’aberrant, le divergent, l’excentrique; ne lui faites pas honte.