Les chevaux de Troie

Aux États-Unis, peut-être plus qu’ailleurs, la liberté est illusoire. Si on se voit refuser la liberté, on n’en attend pas. On pourrait soutenir qu’une grande partie du monde refuse les libertés accordées ici. Mais sont-ils vraiment accordés ici? La démocratie est une imposture lorsque certains votes comptent plus que d’autres; quand les votes peuvent être forcés par le pouvoir à favoriser le pouvoir; quand la persuasion de masse, l’hystérie de masse, l’illusion de masse s’entendent pour recueillir des votes. La majorité accorde une autorité qui, en prenant le pouvoir, détermine non pas le droit, mais l’avantage, en assurant le maintien du pouvoir.

La justesse ne peut être déterminée par un appel majoritaire. La justesse est indépendante du nombre de ceux qui la reconnaissent, la défendent, la soutiennent. Une personne peut avoir raison, et tout le monde est égaré, séduit, trompé. La vision n’est accordée qu’à quelques-uns, les quelques assez astucieux, assez courageux pour voir sous et au-delà de la fumée et des miroirs.

Mais là encore, ce sont les autorités qui identifient et définissent les cours et les contraintes de la crédulité de masse. L’autorité n’est pas concernée par le bien-être général, mais par son propre pouvoir et gain personnels. Le bien est mal fait; faux, car il est corrompu par les souhaits, les motifs et les projets de ceux qui sont au pouvoir; façonné en une erreur de droit, une illusion de droit, des tours de passe-passe, des trahisons de loyauté, des chevaux de Troie, tout le monde.