Presciente (sic)

Très peu sont conscients de cela, et il vaut probablement mieux le garder ainsi. J’étais directeur de funérailles, ancienne école, je m’occupais des défunts et de leurs proches survivants. Je me suis senti obligé de démissionner, parce que j’étais obligé de chasser les ambulances, de m’immiscer dans les visites dévotionnelles des familles dans les cimetières, de pousser les plans préalables dans la gorge du deuil. Le chagrin se mérite. Qu’il soit gagné ou non, je n’étais pas juge et je n’allais pas troubler la douleur, que ce soit par souvenir ou par regret. Même si j’étais très satisfait de ce rôle et grandement apprécié des familles que je servais, la nouvelle attente de moi exigeait le désaveu de mon engagement de compassion. En cours de route, j’ai vu et participé à chaque phase de l’existence humaine, de la naissance à la mort, et au-delà. Je partage ces choses maintenant, car de mon point de vue actuel, devant moi, presque quotidiennement, simultanément, je suis béni de voir l’humanité dans toute sa profusion, encore une fois, de la naissance à la mort, et après cela.